Photo : Patrick Frickert du Tandem Littéraire
Cela m’est
arrivé dernièrement sur Facebook, je me suis fait rabrouer, tancer,
réprimander ! (Au choix.) Pour un renseignement que j’ai donné… sans qu’on
me l’ait demandé !
Un boulanger
Alsacien avait écrit « manala » (petit homme) avec un seul
« n ». Il me semblait qu’en Alsace on devrait plutôt l’écrire avec 2
« n » puisque on écrit mann (homme) et non « man » comme
aux States alors, sans malice ni d’à priori et pour faire un peu d’humour, je
l’ai signalé. Le boulanger, lui, ne l’a pas pris comme une offense et nous
avons pu continuer l’échange mais une dame (une cliente ?!) l’a mal pris
et me l’a fait savoir avec véhémence. Elle a dit, en substance, ceci :
« Pour qui te prends-tu pour juger ? » Personnellement, à ce
moment-là, je ne jugeais personne, j’exprimais un avis. Il m'a semblé entendre la reine dans 'Alice au Pays des Merveilles' : "Qu'on lui coupe la tête !"
Par contre,
j’ai eu l’impression que c’est moi qui ai été jugé… et mal jugé ! Je crois qu’on n’a plus le droit de donner son avis ! Et encore moins de
dire la vérité. Les gens veulent rester enfermés dans leur bulle de
primo-acquis et ne veulent plus savoir, apprendre connaitre… s’enrichir, tout
simplement.
Cependant, cette
histoire m’en a rappelé une autre que je vais m’empresser de vous narrer. (Note
pour les amis avec qui je partage ce blog : je sais, cette fois-ci je
serai un peu long ; nous avions prévu 250 mots par article et j’ai déjà dépassé les 200 !)
Or donc, un
jour, je visitai un village qui était traversé par une rivière. Pour aller de
l’autre côté, la mairie avait mis, pour les piétons seulement, une passerelle
avec une seule rambarde. La rivière n’était pas bien longue ni très
profonde ; cela avait dû sembler suffisant. Il y avait aussi un panneau (interdisant
tous les véhicules, même les voitures !!) et en dessous une pancarte. A
côté un monsieur fumait une cigarette. (C'est vous dire que ça date !)
Devant moi,
un homme jeune me précédait d’une vingtaine de mètres. Il s’arrêta près de
l’homme qui faisait le planton, gesticula, puis emprunta la passerelle et,
arrivé vers le milieu, glissa et tomba à l’eau ! Rien de bien grave, il
put sortir par la berge… l'autre, mouillé, et s’en alla (étonnant !) sans rien dire,
sans râler. Tu voix le tableau !
Arrivé
devant la passerelle, je m’aperçus qu’elle était glissante. Je m’en inquiétais
auprès du planton, prêt à le réprimander pour sa négligence, son manque de civisme : « Mais, pourquoi vous ne lui avez pas dit que la passerelle
était glissante ? » Il me répondit : « Non seulement je lui
ai dit mais je lui ai demandé de lire la note collée sur le panneau avant de
traverser. Il l’a lue et a traversé les mains dans les poches pour bien me
montrer qu’il n’avait pas besoin de mes conseils. »
Je
parcourrai la note… ‘éditée par la Mairie’ et datée du douze courant. Elle disait, sommairement,
‘tenez-vous à la rambarde pour traverser, par temps humide la passerelle est
glissante’ bla-bla, 'la Mairie se se décharge de tout incident, etc.'.
Je
m’adressai à nouveau au planton : « Quand même, il fallait
insister ; il aurait pu se casser le cou en tombant ! » Et le
monsieur me répondit : « Je l’ai fait mais il m’a répondu :
« Je fais ce que je veux, mon con joli, et je t’emmerde ! »
alors je l’ai laissé faire. On ne peut pas aider celui qui ne le veut pas. Et
vous, qu’allez-vous faire ? Vous vous tenez à la rambarde ou pas ? »
Non
seulement, ce jour-là, je me suis tenu à la rambarde mais j’ai remercié le
monsieur pour son conseil : « On ne peut pas aider quelqu’un qui ne
le veut pas. »
Toutefois,
je pense qu’il faut dire les choses, il faut faire passer le message, il n’est
pas bon de thésauriser les informations, il faut parler, il est nécessaire de
dialoguer.
Et, pour en
revenir à cette dame qui a pensé que je jugeai, j’aimerais lui dire :
« Si vous saviez le nombre de « fôtteu d’haurtogafes » que je fais
passer sans rien dire, vous me jugeriez encore plus mal. Mais, c'est parce qu'on a le droit de
se tromper. Par contre, si on « perd ses verres » (en 1 mot) on va
confondre par habitude. »
Autre
chose, j’ai rejoint une communauté d’amis dont voici les blogs : Atelier
d’écritures, avidoxe ;
cap. Margenspat ; pf-vd
tandem littéraire ; dinadedan ; EcrirePastel ; Elsass-by-Nath ; Eric
Valloni ; Ant
Askman, Dina
de Dan V.DiMarco, Polars
en Sud-Alsace et VittorioDenim
,
like et partage, merci.